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Coups de gueule, coups de coeur.
16 décembre 2010

Notes anti-carcérales

 La prison, comme toute autre "punition", n'est qu'une vengeance légale, qui ne fait aucune différence avec la vengeance gratuite contre laquelle disent se battre les gens qui lui sont favorables. De plus, la prison n'a jamais empêché la criminalité. La preuve, c'est qu'il y a toujours des meurtres et des viols dont beaucoup se déroulent justement en prison !
Il me semble que nous devons nous défaire de cette idée, somme toute très religieuse, de la "punition" : « vous serez punis pour vos péchés ! »


 Partir du postulat qu'il faudrait punir est déjà une erreur et supprimer le concept de punition nous oblige à réfléchir à une autre façon de vivre en commun.
Ce n'est qu'en sortant de ce système binaire de pensée (bien contre mal) qu'on peut appréhender correctement la question de la déviance en collectif.


 Pour revenir à l'incarcération, il faut se rappeler le contexte actuel : la plupart des détenus le sont pour des désobéissances envers les règles établies par et pour le système marchand et l'État (vols, drogue, mendicité, racolage, outrage à agent, tapage diurne ou nocturne... etc. La population carcérale est surtout constituée, comme par hasard, de la couche la plus pauvre de la population (personnes issues de l'immigration, roms, SDF, mendiants.
 Concernant les viols, la cause principale est l'hétéro-normalité, un des avatars du système patriarcal. Depuis sa naissance, chaque personne se trouve L'homme doit être "viril" (mot cache-sexe pour "dominateur") et la femme doit être douce (mot cache- sexe pour "soumise").
Concernant les meurtres, il s'agit, pour la plupart d’accidents routiers ou de bagarres qui dégénèrent. Il y a bien des meurtres commis à cause de troubles psychologiques mais enfermer ces personnes ne réglera pas les problèmes, bien au contraire, même des gens en bonne santé à leur incarcération en ressortent malades..
 Une solution serait que chacun, dans la société, se sente entouré et soutenu et que les individus souffrant
mentalement soient soignés et cela ne peut pas se faire au sein du système marchand qui sépare les individus. Les mouvements de l'anti-psychiatrie ont montré qu'il n'est nul besoin d'enfermer les gens ou d'enrichir l'industrie pharmaceutique pour s'occuper de gens souffrant de maux psychiatriques.


 Il ne s'agit évidemment pas de repousser l'idéologie aliénante de la punition/pardon après un hypothétique "grand soir". Il s'agirait là d'une forme de lâcheté doublée d'un optimisme béat, en repoussant toute réflexion pour "l'après", forcément idyllique.

Et ce serait tout autant faire preuve d'une croyance quasireligieuse que de penser qu'un monde sans prison ressemblerait au pays des bisounours, mais force est de constater que malgré l'existence de tout un arsenal punitif/répressif, des crimes se produisent tous les jours, alimentant ainsi l'industrie carcérale, dans laquelle d'autres crimes se produisent aussi.
En somme, c'est dès maintenant, que nous devons lutter contre toutes les oppressions, pour les abattre une par une.

Parce que lutter pour la liberté, c'est commencer à vivre.

Fabien, No Pasaran 12

(Article paru dans No Pasaran numéro 82 et dans Et alors numéro 8)

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